Constance A. Walenstadt
Messages : 13 Date d'inscription : 31/07/2010
| Sujet: La neige... Les boutiques de luxe... Y'a ça, à Morayawa ?? Dim 1 Aoû - 3:17 | |
| Constance Alexis Walenstadt "Je n'ai pas envie d'être originale, cette fois-ci..." On dit que certaines personnes sont "bien-nées". Je crois que ça s'applique à moi. Je le revendique, même. Mon père, Nikolaas Walenstadt, est un riche avocat de Zurich tandis que ma mère, Mary Bendford, est une styliste branchée et reconnue, dans le milieu de la mode. Autrement dit, je suis née dans un berceau doré, une petite cuiller en argent dans la bouche. Mais bien que j'en sois fière, j'aurais peut-être préféré avoir des parents "normaux"... Car j'ai toujours été toute seule. Ils étaient constamment en voyage, travaillaient l'un et l'autre aux antipodes... Ca a toujours été infernal pour moi. Ca l'est encore aujourd'hui. La différence entre ces deux époques pas si éloignées, c'est qu'en étant un peu plus jeune, j'avais une sorte de nounou en la personne de Maxime Coolingwood, le fils de la meilleure amie (et maîtresse) de mon père. Avec lui, le temps semblait s'arrêter. J'étais très amoureuse de lui, il s'occupait de moi comme si j'étais sa reine. Un jour, il y a une dizaine d'années, son père et lui sont partis en week-end à Zurich. Ils m'ont proposé de venir avec eux, j'ai accepté. Mais le vol de retour a été plus que funèbre : le vol A859 s'est crashé, ce matin-là. Monsieur Cancellara est mort, dans la tragédie. Julian et moi, qui étions l'un à côté de l'autre, dans la seconde rangée de sièges, nous fûmes très légèrement blessés, mais nous étions bien vivants. Cette catastrophe nous a particulièrement rapprochés, et bien évidemment marqués. Pendant un moment, c'est moi qui l'ai protégé et qui me suis occupée de lui. Il venait de perdre son père, tout de même... Revenons aux éléments purement biographiques, très chers. Je suis née durant l'automne 1989 à Genève, où j'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence avant de déménager SEULE à New York pour y étudier, à l'âge de seize ans. Ma vie n'a rien de bien intéressante, j'ai été à l'Institut du Rosey en Suisse, puis j'ai été scolarisée au Wellington College, jusqu'à ma première année d'université. Etant un peu en avance, j'ai déjà un beau diplôme de l'université Columbia. Alors j'ai décidé de prendre une année sabbatique. Ca, c'est mon histoire ennuyeuse. Mon histoire un peu plus "cool", elle débute maintenant... J'ai toujours pratiqué le snowboard, et depuis mes 15 ans, j'ai atteint un rang international. J'ai participé notamment aux jeux olympiques de Turin, à l'âge de dix-sept ans. Je n'ai pas fait grand chose, mais c'était déjà énorme pour moi. Ensuite j'ai pris l'habitude de participer régulièrement aux plus grandes compétitions du monde. Je faisais ça en même temps que mes études, ce qui n'était pas de tout repos. Mais au moins ça m'occupait, quand mes parents étaient en voyage. Je me suis forcée à obtenir un master à Columbia, pour m'assurer un avenir, puis, le jour de mes vingt ans, j'ai décidé de me consacrer complètement à ma passion. Je suis célèbre dans le milieu, et ça, j'en suis fière, bien plus que mon compte en banque alimenté par papa et maman. Mais c'est "grâce" à un accident plutôt spectaculaire que j'ai été révélée au grand public. Je faisais du free-ride, pratique qui consiste à dévaler les versants d'une montagne dans les conditions naturelles, sans protection particulière, juste toi, ton snow, la montagne. Mais je n'ai pas prévu, ce jour-là, qu'une avalanche soit de la partie. Pourtant, j'avais bien préparé la sortie. J'avais vérifié la météo, je connaissais le terrain, et j'étais en compagnie d'autres sportifs, d'équipes de télévision et d'entraîneurs : c'était une compétition majeure retransmise sur les écrans. J'ai été emportée. Normalement, j'ai un équipement prévu pour me ralentir et amortir ma chute. Mais je n'ai pas eu le temps de m'en servir, et j'ai violemment dévalé plus d'un kilomètre de versants enneigés et rocailleux. Quand je suis arrivée en bas, évidemment, recouverte de quelque chose comme deux mètres de neige, j'étais inconsciente. Mais j'ai tout senti de mon lent écrasement. Il parait qu'ils m'ont cherchée pendant des heures, chiens en laisse, quasimenten direct à la télé. Le périmètre n'étant pas immense, ils m'ont retrouvée rapidement mais j'étais dans un sale état. J'avais une jambe brisée, trois côtes cassées, un poumon perforé et un beau traumatisme crânien, mais aussi et surtout, j'étais en hypothermie grave. Je ne vais pas faire ma victime, les progrès de la médecine et la rapidité des secours furent tels qu'ils m'ont ramenée à la vie sans trop de soucis, juste beaucoup de frayeur. J'ai passé quasiment un an à l'hôpital, enfin six mois dans ma chambre, et six mois à dormir toute la journée dans ma chambre d'hôtel à Los Angeles. Je ne voulais pas voir mes parents. Ils n'ont jamais été là pour moi, alors je ne voulais pas de leur compassion hypocrite. Je voulais juste voir mes amis. Pour moi, ça a presque été comme six mois de vacances, au bord de la mer, profitant de nombreuses fêtes mondaines qui n'ont pas contribué à mon rétablissement... Hum. Le cadre m'a plu, et je suis devenue une cliente régulière de cet hôtel californien. J'y suis retournée il y a environ six mois. Car depuis ces six mois, j'ai pu reprendre mon sport. Je n'ai repris que l'entraînement, mais c'est déjà bien. A mon retour à Genève pour reprendre le snow, j'ai été accueillie par tout un tas de vieilles connaissances, et ça peut paraître stupide, mais ça m'a beaucoup aidé pour retrouver la motivation. Donc, comme je disais, je suis retournée à Los Angeles. C'est incroyable mais dans la chambre à côté de la mienne dormait Ezra Cooper, le leader d'un boys band américain. Nous nous sommes croisés dans un couloir, puis nous avons discuté longuement, et nous sommes quittés tout aussi brusquement sans même nous laisser notre numéro. Je le regrette, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, étrangement, le lendemain j'ai été contactée pour participer à une émission de télévision. Je trouve ça complètement débile mais j'ai accepté, pour m'amuser, et pour réfléchir un peu aussi à mon avenir. Car maintenant, rien n'est plus incertain...
Dernière édition par Constance A. Walenstadt le Mer 4 Aoû - 21:12, édité 2 fois | |
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